Histoire du territoire de Crillon-le-Brave

Situé sur un promontoire de la vallée de Carpentras, au sud du mont Ventoux, entre Caromb, Modène, Saint-Pierre-de-Vassols, Bédoin et Malaucène, le bourg de Crillon-le-Brave domine ses alentours.

Site occupé dès le néolithique, il est comme ses voisins exploité pour ses terres à l’époque gallo-romaine. On a d’ailleurs retrouvé des amphores, des poteries et des dolia (pluriel de dolium, nom latin pour une jarre dont la contenance pouvait aller au-delà des 3000 litres et servait au stockage des liquides).  Des fouilles sur le site de l’Auberte ont permis la découverte d’un four de potier du IIIème siècle.

Fief des Comtes de Toulouse au XIIème siècle, il passe par mariage le siècle suivant aux Astouaud. Il passe dans le territoire papal lorsque ceux-ci s’installent en Avignon, mais lors du grand schisme qui va suivre, subis en 1408 une invasion par le capitaine Tailulo pour y chasser les troupes de Benoit XIII.

Ce n’est toutefois pas la dernière invasion puisqu’en 1563, en pleine guerres de religion, le village est pris par les calvinistes. Entre temps, le fief avait été vendu des Astouaud aux des Balbes de Berton. Leur plus célèbre descendant, Louis de Berton des Balbes de Crillon, né à Murs en 1543 et mort à Avignon en 1615, fut un important homme de guerre, compagnon d’armes d’Henri IV qui lui donna le surnom de « Brave Crillon ». C’est donc en son honneur que « le-Brave » a été ajouté au nom de la commune des siècles plus tard, avec toutefois un passage en 1794 par l’appellation « Roc libre » a cause de la position du bourg perché sur un rocher.

Quasiment désert à la sortie de la seconde guerre mondiale (142 habitants en 1946), c'est avec le tourisme et la production agricole (dont des vins en AOC) que le village a retrouvé une vie et une vraie économie. On trouve d'ailleurs un hôtel de luxe réputé dans l'ancien château de la famille des Balbes de Berton, au coeur du village.